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Élevage « Renforcer l’autonomie protéique française, c’est possible »

Selon l'agroéconomiste Boris Duflot, remplacer les surfaces de maïs fourrage par des légumineuses comme la féverole permettrait de diminuer les importations de soja.

La dépendance de la France et de l’Europe aux importations de soja a été abordée durant les journées de printemps de l’Association francophone pour les prairies et les fourrages (AFPF), le 21 mars 2023 à Paris. Selon l’agroéconomiste de l’Idele, Boris Duflot, l’augmentation des surfaces de légumineuses en Europe offrirait une meilleure autonomie.

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Les recommandations sont claires : changer les itinéraires techniques afin de diminuer la dépendance européenne au soja importé. Entre graines et tourteaux importés, la facture s’élève à près de 15 milliards d’euros chaque année pour l’Union européenne.

Boris Duflot décortique l’efficience alimentaire de l’élevage, notamment par la rentabilité des protéagineux par rapport aux céréales. L’agroéconomiste s’est concentré sur l’élevage laitier car les tourteaux de soja représentent 10 % de la ration de ces troupeaux, contre 3 % chez les allaitants.

Selon lui, à l’échelle de la France, deux axes sont à considérer sérieusement :

« Nouveaux itinéraires techniques à définir »

« De nouveaux itinéraires techniques sont à définir, explique-t-il. Les surfaces fourragères peuvent être consacrées à de nouvelles prairies à légumineuses. » Avec une augmentation de 1 million d’hectares pour ces dernières, les besoins en soja importé diminueraient de 1,6 million de tonnes. Le reste des surfaces anciennement cultivées en maïs permettraient d’augmenter de 2,1 millions de tonnes les disponibilités de tourteaux de soja français.

Les pistes d’amélioration s’appuient donc essentiellement sur « une augmentation des prairies dans les systèmes », indique Boris Duflot. Pour les concentrés, des protéagineux peuvent être mélangés aux céréales communément utilisées, voire être utilisés seuls. Le lupin, le pois et la féverole pourraient être produits directement sur la ferme pour éviter l’achat de concentrés protéiques. L’idée est de maximiser l’autonomie protéique, à l’échelle de l’exploitation comme du territoire.

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